Printemps des Poètes 2000

Le printemps des Poètes à Montmagny (Val d'Oise)

Printemps des poètes 20-26 Mars 2000

BILAN DU PRINTEMPS DES POETES A MONTMAGNY (Val d'Oise)

La ville de Montmagny a été le théâtre de la deuxième édition du Printemps des poètes à travers "POESIE-EXPO", accueillie à l'Ecole Maternelle Eugénie Cotton du 21 au 23 mars 2000 avant d'être en partie transférée en mairie.
l'arbre à poèmes Inaugurée le 21 mars au soir, par Maggy DeCoster, en présence de Monsieur le Maire Hervé Beaumanoir et de Madame la Directrice de l'école Maternelle Eugénie Cotton Marie-Paule Georgelin, cette manifestation poétique a attiré un nombre important de visiteurs composés d'élus, des membres du Service Culturel Municipal, de ceux du Conseil Municipal des Jeunes, du Président de l'association "L'OUVRE BOITE" de Montmorency , François Fournet , de Claudie Lecoeur, Présidente " POESIE EN VEXIN " et de poètes de la ville, de la capitale et de différentes villes de banlieue.
Cependant, nous avons sincèrement regretté l'absence prévenue de madame Eléonore Fabra-Portail, Maire adjoint chargée de la Culture et de la Jeunesse.
Il s'agissait de faire découvrir au public la poésie française et d'expression française dans son évolution et ses variétés depuis les Sonnets de l'Olive de Du Bellay au XVIème siècle, le sonnet Estrambot ou sonnet à l'espagnol, les vers bonsaïques de Christine Clairmont jusqu'aux " Scriptoformes " de Michel Beau en passant par Louise Labé, Victor Hugo, Marcelline Desbordes-Valmore, Apollinaire, Senghor, Saint-John Perse et bien d'autres.
A cet effet, s'offraient à la vue (en vitrine) et au toucher (sur des tables) un panel de 55 recueils de poèmes, d'une vingtaine de titres de revues poétiques et littéraires en plusieurs exemplaires, de huit anthologies sur des thématiques variées, des dossiers de presse témoignant de la diversité des œuvres poétiques, un annuaire des principales revues poétiques françaises et francophones et même un manuel de "Jugement en poésie".
Notons que des européens et non des moindres comme Mihai Eminescu, Constantin Frozin de la Roumanie, Rainer Maria Rilke, Anna Akhamatova, Maria Tsvétaeva, Pouchkine étaient à découvrir également. Plus loin encore, feu le poète nicaraguayen Rúben Darío, grand admirateur de Verlaine devant l'Eternel, par le truchement de son recueil de poèmes intitulé : "Chants Errants".
Sur les huit panneaux d'articles de presse et d'affichage de poèmes on pouvait aussi lire quelques expressions extraites du langage précieux, une définition manuscrite de la poésie par Jean Cocteau, entre autre, et voir des poètes de Montmagny en image. Afin de mieux guider les visiteurs dans leur aventure et de leur permettre également de se familiariser avec l'image des poètes du passé, il leur était donné à voir des extraits de leurs poèmes illustrés de leurs effigies. A ce compte, Carine Royer, une élève de 6ème2 du Collège Maurice Utrillo, lançait avec ravissement : "ça m'a fait plaisir de découvrir la tête des poètes".
Notons que le 22 mars, 28 élèves de cet établissement ont visité l'exposition, accompagnés de deux professeurs dont celle de français les invitant à lire leurs propres poèmes sur la floraison, le printemps , l'arbre et le renouveau, qui fleurissaient un acacia "planté" dans la salle d'exposition.
Par ailleurs, le lendemain, 26 élèves de 3ème du même collège ont effectué le même geste sous la houlette de leur professeur de français, Mme Sergent selon laquelle : "Cette exposition est bien trop riche pour être si brève ". Eprise des " Scriptoformes " de Michel Beau, salués par Vercors, elle n'avait pas hésité à demander une documentation à propos pour initier ses élèves, dont les poèmes figureront également dans notre anthologie scolaire, à cette nouveauté graphico-poétique. Quel enthousiasme!
l'arbre aux poèmes A lire les écrits des élèves dans le livre d'or, l'on peut se rendre à l'évidence de leurs élans d'appréciation voire leur penchant naissant pour la poésie.
Certains d'entre eux rêvant déjà de devenir poètes, se sont emparé des recueils de poèmes et se mettaient à les lire avec entrain.
Certains autres demeuraient admiratifs devant tel ou tel poème affiché qu'ils avaient fini par copier sous la dictée de leurs camarades, ou encore, paraissaient foudroyés par les poèmes d'amour de Louise Labé.
Après les grands venaient les enfants de la moyenne section de l'école Maternelle Eugénie Cotton, lesquels n'avaient pas hésité à choisir des poèmes que votre servante, d'ailleurs maman d'une d'entre eux, leur a lus avec plaisir.
Parler de la journée du 22 mars, où un programme très riche était prévu, c'est évoquer la voix de Prévert dans "Cortège" et "Dimanche"; et plus modestement celle de votre servante dans son CD "Mémoire d'une île", sur fond musical de Michel Hubert.
En revanche, l'on pouvait constater que les Magnymontois brillaient par leur absence alors que le soleil printanier déployait généreusement ses rayons bénéfiques sous la voûte azurée.
Cependant des intéressés venant de Paris, d'Aubervilliers et même du lointain du Val d'Oise avaient honoré de leur présence l'exposition, ponctuée d'un débat autour du " Rôle des associations poétiques et évolution de la poésie en France ", d'un récital de poèmes avec voix de poètes du passé allant d'Apollinaire à Saint-John Perse en alternance avec voix de poètes et amis de la poésie présents dans la salle comme Sophie Soulié, Monica Binutti, Emile Lemoine, Pierre Blavin et d'autres noms mentionnés ci-après. Des films documentaires comme "Murmures Immanents" d'Eva Varaljai, "un Siècle d'Ecrivains", sur la vie et l'œuvre de René Char,et aussi une séquence des Ricochets Poétiques étaient aussi à voir. Un atelier d'écriture de poésie prévu pour la circonstance a été annulé pour cause d'absence des trois seuls répondants. Un atelier d'écriture de poésie prévu pour la circonstance a été annulé pour cause d'absence des trois seuls répondants.
Signalons la participation de différentes associations culturelles et poétiques à cette journée : "Les Ricochets Poétiques", "La Cyclade", présidée par Frédéric Ganga, "Actes de Présence" et "La Société des Poètes Français"
Maggy De COSTER

 

Enfin disons que c'était une exposition dont la richesse et la variété n'avaient pas manqué de capter les goûts les plus divers et pour cause, nous vous donnons à percevoir le cri du cœur d'un poète :
l'arbre à poèmes   Chère Maggy,
Merci infiniment de m'avoir donné l'occasion de participer au Printemps des poètes à Montmagny. Pour un poète - connu, inconnu ou méconnu - le contact direct avec le lecteur auditeur est capital. Les activités que tu as organisées pour l'édition 2000 du Printemps des poètes ont permis à un nombre important de créateurs poétiques de vivre cette merveilleuse aventure.
Pour un poète, rencontrer d'autres poètes est également une chose indispensable. car cela permet de s'ouvrir à d'autres approches de la poésie. et ce, de façon incarnée, sans avoir besoin de l'intermédiation du livre ou de l'enregistrement.
L'exposition que tu as réalisée est très belle. J'ai été particulièrement impressionné par la qualité des poèmes écrits pas les enfants de CM2. Le bel arbre de la poésie, aux branches duquel dansaient ces textes ainsi que ceux de poètes d'hier et d'aujourd'hui. était le symbole de la continuité de l'œuvre poétique d'expression française. Passé. présent et avenir s'y mêlaient pour rappeler que la poésie est vie, que sans elle l'être humain ne peut pas s'accomplir.
J'ai beaucoup apprécié également que tu aies eu la préoccupation de montrer la diversité de la poésie vivante de langue française, laquelle se reflétait dans la diversité des ouvrages et des revues exposés. Sans aucun doute, à Montmagny, avons-nous vécu une belle expérience de démocratie poétique. La pluralité des formes que revêt l'expression poétique était aussi bien prise en compte grâce à la variété des supports de diffusion.
Le seul petit regret que je puisse exprimer a trait au faible nombre de non-poètes qui ont participé à la journée du 22 mars. Néanmoins, je sais - et je le savais d'avance - qu'un mercredi après-midi n'est pas le moment idéal pour convier des personnes qui travaillent à entreprendre un voyage en terres poétiques.
J'espère très sincèrement que, l'année prochaine, avec plus de moyens matériels et humains. le Printemps des poètes a Montmagny pourra toucher encore plus de monde.
En espérant également avoir de nouveau le plaisir de participer à tes côtés à la diffusion de la poésie, je te prie d'agréer. chère Maggy, l'expression de mes sentiments amicaux et de ma sympathie poétique.
Pedro Vianna

ALLOCUTION DE CIRCONSTANCE POUR L'INAUGURATION
DE L'EXPOSITION SUR LA POESIE A L'ECOLE EUGENIE COTTON

le 22 mars 2000
Monsieur le Maire de Montmagny, madame la Directrice de l'École Maternelle Eugénie Cotton, Mesdames, Messieurs le élus, Chers amis de la poésie.
Grâce à Jack Lang, il nous est donné de nous réunir aujourd'hui pour célébrer le Printemps des Poètes. Puisse cette occasion nous permettre, par mon modeste apport, soutenu par la municipalité et l'École Maternelle Eugénie Cotton, de voyager pendant quelques instants dans l'univers des Muses.
En effet, cette exposition, loin de vous offrir un panorama exhaustif de la poésie française dont le premier poème remonte à l'an 1040, n'est qu'une simple rétrospective de l'activité poétique mettant en évidence des textes d'auteurs de style, de génération et d'école de pensée très variés. Néanmoins, les poètes appartiennent tous à une même famille. Une famille aussi nombreuse qu'incalculable que les cailloux de la surface du globe. Pour ainsi dire, la langue française, " cet arbre détaché du vieux tronc gaulois ", ne s'exprime pas uniquement sous le ciel de France et l'expression poétique est universelle quelles que soient son assonance, sa prosodie et sa résonance. Tous ceux qui écrivent dans la langue de Voltaire, quelles que soient leurs origines et leurs nuances épidermiques, peuvent se réclamer de la Littérature Française, peu importe l'intonation de leur verbe. Il va de soi que la langue française ne fleurit pas que dans l'Hexagone. Cette langue d'une richesse incomparable et d'une grande complexité, peut être comparée à un arbre dont les ramifications s'étendent au-delà des frontières françaises. Qu'on se rappelle le poète-écrivain russe Pouchkine qui maniait tant et si bien le français qu'il est regrettable qu'il ne figure pas dans les annales de la Littérature Française. Plus près de nous, mentionnons également Rainer Maria Rilke le poète-écrivain Autrichien néo-romantique l'inspiré de Rodin, mort en 1926 à Paris.
Ainsi, la poésie en tant qu'expression de l'âme humaine, s'épargne de toute sorte de phobie et en chacun de nous sommeille un poète qui s'ignore. A ce propos, demandons-nous qui est le poète ? C'est un libertaire qui puise son inspiration où il lui sied. Il est également le chantre des sentiments humains dépouillés de toute ambiguïté et de toute fioriture. Et c'est Victor Hugo, surnommé " l'écho sonore de son temps " dans la Préface de Cromwell en 1827 qui lance ce cri du cœur : " Quand je vous parle de vous, je vous parle de moi. Oh! insensé qui croit que je ne suis pas toi !" .C'est pour cela qu'il serait de bon ton d'élever les enfants dans la culture poétique car " La culture élève l'Homme à la dimension de son être " dit un penseur. A ce compte, rappelons que c'est grâce à la poésie que la langue française, en dépit de ses redevances à l'esthétique grecque et latine, a pu acquérir ses lettres de noblesse, suite à l'Ordonnance de François 1er en 1539. Dans cette perspective, Joachim Du Bellay, en 1549, brandit les Sonnets de l'Olive et un ensemble de vers lyriques baptisés : " Défense et Illustration de la Langue Française " qui aboutirent à une constellation de sept poètes dont Pierre de Ronsard, dénommée : " La Pléiade ".
Par ailleurs, c'est avec une tristesse ineffable que je vois s'étioler la langue française. Elle ne fait que dériver vers une " jargonisation délittératurante ", eu égard au cocktail de charabias dont se saoule une jeunesse en mal de repères. Alors, soyons vigilants, ne cédons pas à la démagogie culturelle qui ne peut que favoriser les dénivellements intellectuels.
Quant à la poésie, elle est bien vivante et se renouvelle sous différentes formes comme le Haïku japonais dont le précurseur en France fut Paul-Louis Couchoud qui publia en 1905 " Au fil de l'eau " Plus près de nous, évoquons Michel Beau qui a inventé en 1980 " Les Scriptoformes " surpassant les Calligrammes d'Apollinaire, Christine Clairmont qui nous a élaboré le "vers bonsaïque".
Mais comment la poésie évolue-t-elle en France? Actuellement il y existe 800 revues spécialisées, 1500 associations poétiques dont la plus ancienne est La Société des Poètes Français fondée le 8 juillet 1902 par Sully Prudhomme, José Maria de Heredia et Léon Dierx. Cette société compte 1300 membres adhérents et sociétaires. Malheureusement, la poésie se prête mal au mercantilisme éditorial. De nombreuses sommités de la Littérature Française eurent recours au compte d'auteur à petit tirage. C'était le cas de Victor Hugo, de Rimbaud, de Verlaine ,de Paul Reverdy, de François Mauriac de 1'Académie Française et de bien d'autres. Aujourd'hui, le Centre national du Livre aide tant soit peu à la promotion littéraire et poétique. Sur ce, nous vous invitons à vous balader à travers les champs de la poésie en buvant à la mémoire des neuf filles de Mnémosyne.
Maggy DE COSTER

 

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